Rolf Eicher

J’ai été victime d’une lésion cérébrale à presque 17 ans, à la suite d’un accident de la circulation. Mes parents ont beaucoup apprécié le soutien de l’Association Suisse en faveur des Traumatisés Cranio-Cérébraux, l’ancien nom de FRAGILE Suisse, et y ont adhéré. Dans le journal de l’association, les articles sur les lésions cérébrales et les cérébrolésé·e·s me dérangeaient beaucoup: je considérais que j’étais en bonne santé et, intérieurement, je me démarquais de ces «drôles de cérébrolésé·e·s». Les conséquences de ma lésion cérébrale m’ont rattrapé quand j’ai quitté la maison. Devoir tenir un ménage était au-dessus de mes forces. Je suis devenu irritable, et mes réactions pesaient sur la relation avec ma compagne. Après de nouveaux examens médicaux, j’ai accepté de suivre une psychothérapie. J’ai appris à reconnaître mes limites et à les accepter. En 1999, après être devenu membre du groupe régional de Thoune, j’ai commencé à parler de ma vie avec une lésion cérébrale et de FRAGILE Suisse dans des associations de Samaritains, pendant des services religieux, etc. Aujourd’hui, je participe aux activités de relations publiques et de formation continue sur les lésions cérébrales, comme intervenant et co-intervenant. De temps en temps, j’assiste aussi à un cours sur cette thématique. Depuis peu, je collabore également au conseil entre pairs. Toutes ces activités me permettent d’échanger avec d’autres personnes cérébrolésées, des professionnel·le·s et les participant·e·s des cours. De cette manière, j’apprends beaucoup sur les conséquences des lésions cérébrales et je peux partager mon savoir et mon vécu. Ce réseau et les connaissances que j’ai acquises sont très précieux, aussi bien pour moi que pour mon entourage.