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Communication améliorée et alternative

Active Communication est une filiale de la Fondation suisse pour paraplégiques. Ce sont des experts dans le domaine des technologies d’assistance numérique. FRAGILE Suisse a posée quelques questions sur la CAA (communication améliorée et alternative) à Stephanie Eicher, gestionnaire marketing & communication chez Active Communication SA.

Active Communication est une filiale de la Fondation suisse pour paraplégiques. Ce sont des experts dans le domaine des technologies d’assistance numérique. FRAGILE Suisse a posée quelques questions sur la CAA (communication améliorée et alternative) à Stephanie Eicher, gestionnaire marketing & communication chez Active Communication SA.

Ein Mann im Rollstuhl ist im Zug und bedient ein elektronisches Hilfsmittel.
© Active Communication

FRAGILE Suisse : Qu’est-ce que la CAA et comment aide-t-elle les personnes dans leur vie quotidienne ?

Stephanie Eicher : En 2020, la Dre Ursula Braun a définit la CAA comme suit : « La communication améliorée et alternative (CAA) est le terme générique pour toutes les mesures qui contribuent à améliorer la communication et la participation des personnes dont les capacités de langage oral sont insuffisantes ou inexistantes. »

En raison d’un handicap, de nombreuses personnes n’arrivent plus à se faire comprendre dans la société. Dans le domaine de la CAA, une multitude de techniques et d’outils sont développés pour aider et donner une voix aux personnes touchées par un trouble de la parole, du langage ou de la compréhension.

Il existe différentes formes de CAA :

  • Des aides pour communiquer avec le corps (par des regards ou des gestes) ;
  • Des aides à la communication non électroniques (via des objets, des photos ou des cartes avec des symboles) ;
  • Des aides à la communication électroniques (par exemple des appareils de synthèse vocale) ;
  • Des aides à la structure/organisation de l’espace et du temps (par exemple un agenda).

L’objectif est une communication efficace sous toutes ses formes. Les personnes concernées doivent pouvoir s’impliquer dans la vie quotidienne grâce aux différentes fonctions de la communication : par exemple poser des questions, exprimer des souhaits et des besoins, partager des informations, entretenir des contacts sociaux et bien plus encore. Selon le groupe cible, la CAA est un simple moyen d’expression, une possibilité de communication élargie ou même la langue de substitution.

En principe, la CAA aide toute personne dont le langage oral est insuffisant ou inexistant. Grâce aux moyens auxiliaires et aux possibilités de commande les plus divers, nous pouvons aujourd’hui permettre aux personne ayant des handicaps physiques très graves d’accéder à la communication. Cela peut se faire via une commande oculaire ou par le déclenchement d’un seul bouton qui actionne un moyen auxiliaire. Les moyens auxiliaires sont adaptés individuellement aux personnes concernées.

Eine Person berührt einen Bildschirm mit Symbolen.
© Active Communication

FS : Pouvez-vous citer quelques exemples d’outils dont peuvent par exemple bénéficier les personnes aphasiques ?

Chez les personnes aphasiques, les situations de communication sont souvent soudainement modifiées. Le mode de communication doit généralement être réappris et réorganisé – aussi bien par les personnes directement concernées que par les autres personnes.

Les cartes illustrées, les tableaux de communication et les livres de symboles peuvent être utilisés à cet effet. Les cartes illustrées ou les livres de symboles contiennent des illustrations d’objets, d’activités ou de besoins fréquemment utilisés. Les personnes aphasiques peuvent pointer ou choisir les symboles pour exprimer leurs besoins, leurs souhaits ou leurs pensées. Il existe des modèles préétablis ou ceux-ci peuvent être créés individuellement pour les personnes concernées.

Les outils de communication électroniques ont avec un vocabulaire prédéfini ou pouvant être adapté individuellement. En règle générale, il s’agit d’un appareil basé sur une tablette. Des symboles, des images ou du texte peuvent y être représentés et sélectionnés. L’appareil transmet le message à l’interlocuteur grâce à une synthèse vocale. Les aides électroniques à la communication peuvent également être utilisées en cas de handicap moteur grâce à différentes méthodes de commande. Des techniques telles que la gestuelle, les mimiques ou les gestes assistés aident à compléter ou à remplacer la communication verbale.

Le choix de l’aide à la communication dépend des besoins et des capacités individuelles de la personne aphasique. Un conseil professionnel en CAA est utile pour identifier et mettre en œuvre les meilleures solutions possibles. Un environnement de soutien est tout aussi important pour que la communication puisse être rétablie et réussie.

Grafik zur Illustration des Ablaufs der Hilfsmittelversorgung
© Active Communication

FS : Comment les personnes concernées et leurs proches doivent-ils procéder pour recourir à la CAA ? De quoi faut-il tenir compte ?

Il est recommandé de faire une première évaluation professionnelle auprès d’un conseiller en moyens auxiliaires, afin de trouver le moyen auxiliaire adapté à la situation. Les besoins individuels sont analysés et différents moyens auxiliaires peuvent être testés. En Suisse, l’entreprise Active Communication propose par exemple de telles évaluations. Ce processus se déroule généralement en collaboration avec un∙e logopédiste, mais il peut aussi être initié directement par les personnes concernées. Le statut d’assurance invalidité (AI) de la personne détermine ensuite qui prend en charge les coûts. C’est le cas si la personne concernée n’est pas encore à la retraite ou si elle avait déjà besoin d’un moyen auxiliaire de communication pendant son activité professionnelle. À partir de la retraite, les moyens auxiliaires doivent être financés à titre privé ou par le biais de bâilleurs alternatifs tels que des fondations.

Les personnes qui envisagent de demander un appareil de communication ou des moyens auxiliaires via l’AI procèdent de la manière suivante :

  • Une demande d’évaluation est déposée auprès de l’AI. Les fournisseurs de moyens auxiliaires offrent ici leur soutien et des modèles de formulaires.
  • Si la demande d’examen est acceptée, l’AI nomme le fournisseur de moyens auxiliaires comme mandataire.
  • Ensuite, une évaluation des moyens auxiliaires est effectuée.
  • Une fois le moyen auxiliaire adéquat trouvé, le fournisseur rédige un rapport spécialisé sur le résultat de l’évaluation. Il envoie à l’AI un devis pour le moyen auxiliaire envisagé, y compris l’entraînement à l’utilisation, le suivi et la réparation.
  • Après une garantie de prise en charge des coûts positive, le moyen auxiliaire est commandé et adapté aux besoins individuels de l’utilisateur. Le moyen auxiliaire est ensuite installé lors de « l’entraînement à l’utilisation ». L’utilisateur et son entourage peuvent ensuite se familiariser avec le nouveau moyen auxiliaire. Selon l’appareillage, l’entraînement peut comporter plusieurs rendez-vous.
  • L’entraînement à l’utilisation se termine avec un rapport final adressé à l’AI. Si l’utilisateur le souhaite, un suivi et des réparations complémentaires peuvent être effectués ultérieurement par le fournisseur de moyens auxiliaires.

Les personnes qui ne sont pas couvertes par l’AI peuvent s’adresser directement aux fournisseurs de moyens auxiliaires.

 

Source : Ursula Braun, Education et CAA, 2020 ; Jens Boenisch / Stefanie K. Sachse (éd.), Compendium de la CAA, Stuttgart, W. Kohlhammer GmbH. S. 20.