Margret Hund-Georgiadis, les accidents vasculaires cérébraux (AVC), les traumatismes craniocérébraux (TCC), les tumeurs ou les hémorragies cérébrales sont à l’origine de lésions cérébrales. Les jeunes peuvent, eux aussi, en être victimes. Quel est le type de lésion cérébrale le plus fréquent chez eux?
Le TCC causé par un accident est la cause la plus fréquente de lésion cérébrale chez les jeunes patients âgés de 5 à 25 ans. 80 % d’entre eux présentent une forme légère de TCC, 10 %, une forme de gravité moyenne et 10 % une forme sévère. Dans ce groupe d’âge, le TCC est aussi la cause la plus fréquente de décès ou d’invalidité.
Est-ce que le nombre de jeunes cérébrolésés est en hausse?
C’est difficile à dire car il n’y a malheureusement pas de chiffres fiables à ce sujet. Je suppose que le nombre de jeunes victimes d’une lésion cérébrale n’a pas augmenté, mais que, dans le doute, les jeunes vont plus tôt chez le médecin pour se faire examiner. A mon avis, il y a eu une prise de conscience dans la population. Les gens sont davantage sensibilisés. En revanche, il me semble que, ces dernières années, on assiste à une augmentation du nombre de personnes ayant une lésion cérébrale suite à un acte de violence.
Quelles sont les causes les plus fréquentes de TCC chez les jeunes?
Chez les personnes de moins de 40 ans, les TCC résultant d’accidents de la circulation, donc de voiture et de moto, sont les plus fréquents. Les cyclistes sont, eux aussi, souvent touchés. Nous voyons, comme patients, de nombreux cyclistes qui se déplacent avec un vélo normal, pas avec un vélo électrique, des piétons et aussi des sportifs qui se blessent pendant l’exercice de leur activité sportive.
Quels sont les problèmes les plus importants pour les jeunes?
Du jour au lendemain, ils doivent totalement repenser leur projet de vie. Ils ne peuvent plus réaliser les projets qu’ils avaient échafaudés ou bien ils ne peuvent pas le faire aussi vite ou de la même manière que prévu. Même si les patients relativement jeunes se remettent peut-être plus rapidement d’une lésion cérébrale que les patients plus âgés, ils ont aussi une route plus longue à parcourir. Et pour beaucoup, rien ne sera plus jamais comme avant.
A votre avis qu’est-ce qui fait le plus défaut aux jeunes cérébrolésés?
Il faudrait davantage de possibilités d’hébergement pour les jeunes cérébrolésés qui sortent de la clinique de réadaptation. Par exemple des structures d’accueil assurant des thérapies pendant la semaine et permettant le retour au domicile le week-end. Ce genre de structure est encore très rare en Suisse.
Interview: Carole Bolliger