Le Covid en neurologie – Une année de pandémie au CHUV

A l'occasion de la Semaine du Cerveau 2021, le CHUV a organisé des conférences en ligne. Nous avons suivi l'une d'entre elles.

A l'occasion de la Semaine du Cerveau 2021, le CHUV a organisé des conférences en ligne. Nous avons suivi l'une d'entre elles.


Au vu des mesures sanitaires actuelles, la Semaine du Cerveau 2021 s’est déroulée en ligne. Le Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV) et l’Hôpital du Valais ont organisé des visio-conférences pour l’occasion.

Mardi 16 mars, une cinquantaine de participants étaient présents lors de la visio-conférence organisée par le CHUV, Le Covid en neurologie – Une année de pandémie au CHUV. Le but de cette conférence était d’avoir un regard sur le Covid-19 en lien avec le cerveau.

Le thème de la première conférence portait sur les accidents vasculaires cérébrales (AVC) en temps de Covid, principalement lors de la première vague. Elle était animée par le Professeur Guillaume Saliou du Service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle du CHUV. La seconde conférence était animée par le Dr Raphaël Bernard-Valnet du Service de Neurologie du CHUV et visait à savoir si le SARS-CoV-2 infectait le système nerveux.
 

Qu’est-ce qu’un AVC et comment le soigner ?

En préambule, le Prof. Saliou a défini les AVC, comment ils se forment et les manières de les soigner. Le Professeur a également présenté les conséquences de l’obturation prolongée d’un vaisseau pour le cerveau. Un chiffre à retenir est qu’après un AVC, la victime perd 1,2 milliards de neurones, ce qui entraîne un vieillissement accéléré de 36 ans. De ce fait, plus l’intervention est rapide, moins les dégâts sont importants. Une vidéo a également permis au public de comprendre le déplacement du caillot de sang dans les vaisseaux, ainsi que l’obturation de l’un d’entre eux une fois arrivé au cerveau. Ensuite, la vidéo montrait l’intervention pour désagréger le caillot et le retirer, appelée thrombectomie.
 

Une baisse des thrombectomies en 2020

Les médecins de CHUV ont enregistré une baisse de 20% des thrombectomies en 2020 – l’année du Covid-19. Alors que le chiffre était en hausse depuis une vingtaine d’année, comment expliquer cette chute brutale? Les mesures prises pour irradier la pandémie consistaient à maintenir une distanciation sociale entre les individus. Certaines personnes se sont retrouvées isolées, sans contact avec l’extérieur. Les médecins ont donc supposé qu’une personne seule ne se rendait elle-même pas compte qu’elle est en train de faire un AVC. De plus, la distanciation empêche les personnes externes de remarquer les symptômes d’un AVC. En effet, le port du masque ne permet pas par exemple de discerner une hémiplégie du visage.
 

Prises en charge parfois trop tardives

Les médecins ont également remarqué un retardement dans la prise en charge d’un AVC. Les victimes arrivaient en moyenne une heure plus tard aux urgences. Ils ont donc questionné la raison de ce décalage. Les proches qui accompagnaient les victimes ont affirmé avoir eu peur de se rendre aux urgences, soit par peur de contracter le Covid, soit par crainte de surcharger les services d’urgence.  En pensant que tout allait s’arranger, ils ne se sont pas rendus rapidement à l’hôpital, alors qu’en temps normal, ils seraient venus plus rapidement.
 

Le Covid augmenterait le risque de faire un AVC

Le Prof. Saliou a terminé sa présentation en informant que le Covid pouvait augmenter le risque de faire un AVC. En effet, le Covid augmenterait la coagulation, ce qui induirait un plus grand risque d’obturation des vaisseaux. De plus, les patients atteints du Covid sont mis sous respirateur artificiel dans le service des soins intensifs. L’intubation empêcherait ainsi la reconnaissance des symptômes faciaux d’AVC. Lors de la deuxième conférence, le Dr Raphaël Bernard-Valnet a apporté des informations complémentaires en indiquant que certaines complications neurologiques étaient associées au SARS-CoV-2. En effet, le virus augmenterait les atteintes inflammatoires, provoquant ainsi des encéphalites, des méningites, des myélites, ainsi que le Syndrome Guillain Barré.
 

Lien pour visionner la conférence