Journée consacrée aux TCC à la HESAV

Jeudi 9 mai 2019 – Jean Marzon, Josiane Parisod et Céline Van Till, de FRAGILE Vaud et FRAGILE Genève, ont témoigné devant les étudiants de dernière année à la Haute École de Santé Vaud.

Jeudi 9 mai 2019 – Jean Marzon, Josiane Parisod et Céline Van Till, de FRAGILE Vaud et FRAGILE Genève, ont témoigné devant les étudiants de dernière année à la Haute École de Santé…

Crédit: HESAV
A 8h du matin, 200 étudiants en paramédical étaient présents pour écouter les témoignages de Jean Marzon, Josiane Parisod et Céline van Till, membres de FRAGILE Vaud et FRAGILE Genève. Ils ont tous trois été confrontés à un traumatisme cranio-cérébral, en tant que victime ou proche.

«Il manque des pièces»

Jean Marzon est le premier à témoigner. Il y a 29 ans, alors qu’il conduit sans avoir attaché sa ceinture de sécurité, il s’assoupit. Jean percute un poteau et est éjecté de sa voiture. Rapidement pris en charge et hospitalisé, il sort du coma quelques heures plus tard.  À l’écoute de ce témoignage, les étudiants sont impressionnés, conscients que sa survie tient du miracle.

Il raconte ensuite le long combat de la rééducation, qui alliait séances de physiothérapie et d’ergothérapie. «À la sortie de l’établissement de réhabilitation, je croyais avoir retrouvé mes moyens. Mais c’était illusoire», confie-t-il. Il décrit les conséquences invisibles d’une lésion cérébrale comme une fatigue soudaine. A l’époque, son entourage ne comprend pas la gravité de ses séquelles et pense Jean apte à reprendre le travail. Pourtant, les conséquences de son traumatisme l’obligent à cesser son activité et sa passion d’ébéniste. L’émotion du public est palpable. Un étudiant lui demande le temps qu’il lui a fallu pour accepter sa situation. «Plus de 15 ans. Quand j’ai compris que je cherchais à assembler un puzzle auquel il manquait des pièces», répond-il.

«Quand tu vois un arbre, tu comprends que c’est un arbre. Pour eux, c’est un labyrinthe vers cette conclusion»

Josiane Parisod est la mère de Yann, cérébrolésé. À 30 ans, il a été attaqué par une bande armée au Guatemala et touché par balle à la tête. Josiane témoigne en lisant, la gorge serrée, les lettres qu’elle lui envoyait alors.

Miraculé, Yann ne sera pourtant plus «comme avant». Fatigue, difficultés à se concentrer et irritabilité font partie de son quotidien. «Quand tu vois un arbre, tu comprends que c’est un arbre. Pour eux, c’est un labyrinthe vers cette conclusion», confie Josiane. Elle pointe l’importance de l’entourage de la victime dans sa rémission: «En tant que proches, nous devons nous adapter et utiliser notre intelligence, nos compétences et notre amour pour pallier ce changement profond dans sa vie comme dans notre vie commune».

 

«Pour guérir, il faut être solidaire de ceux qui vivent les mêmes souffrances que vous»

Pour finir, Céline Van Till partage son accident de cheval qui a bouleversé sa vie en 2008. Sans souvenir de sa chute, Céline s’est réveillée dans une vie qui n’était pas la sienne.

Elle témoigne des bénéfices des séances de thérapie qui l’ont sortie de son état confusionnel. Elle souligne ainsi aux étudiants l’importance de la patience et de la persévérance dans leur futur métier. Le rôle du cheval dans sa lutte a également été primordial. «La phase d’acceptation est la plus difficile, d’où l’importance du rôle d’associations comme FRAGILE Suisse. Les victimes doivent avoir un endroit où s’informer et partager. Pour guérir, il faut être solidaire de ceux qui vivent les mêmes souffrances que vous», conclut-elle.