Du 11 au 16 mars, le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) a organisé une série de forums publics. Le thème de celui du 13 mars était "L’identité humaine – une affaire de neurones ?". Parmi les trois conférencières, la Professeur Claire Bindschaedler, psychologue adjointe au sein du service de neuropsychologie et de neuroréhabilitation du CHUV, s’est intéressée au lien entre mémoire et identité.
L’hippocampe : la star de la mémoire
Dans un premier temps, la Dre Bindschaedler a parlé du rôle clé de l’hippocampe pour la mémoire. Cette petite structure est située dans le lobe temporal du cerveau. L’endommagement de l’hippocampe, causé généralement par une maladie ou un accident, provoque l’amnésie.
Deux types de mémoires
Les chercheurs font la différence entre la mémoire sémantique et la mémoire épisodique :
- La mémoire sémantique est ce que l’on sait mais sans se souvenir comment. Le plus souvent, il s’agit de faits également connus par les personnes de même culture. Par exemple, on sait que le 11 septembre 2001, les tours jumelles ont été attaquées.
- La mémoire épisodique est plus personnelle : elle est en lien avec notre vécu. C’est un souvenir attaché à un lieu, à un moment. En y pensant, on a l’impression de le revivre.
Lorsque l’hippocampe d’une personne est atteint, les souvenir épisodiques ont tendance à disparaître alors que les souvenirs sémantiques restent. Ainsi, des personnes dont l’hippocampe est touché savent ce qu’il s’est passé le 11 septembre 2001 mais sont incapables de parler de ce qu’elles faisaient ce jour-là, lorsqu’elles ont appris la nouvelle.
La mémoire sémantique personnelle
De nouvelles études sont menées sur la "mémoire sémantique personnelle". Il s’agit des connaissances que l’on a sur nous-mêmes ; notre nom, par exemple, certains de nos traits de caractère ou encore des faits autobiographiques qui ne sont pas liés à des souvenirs précis. Ces savoirs restent généralement intacts même si les souvenirs épisodiques disparaissent. Contrairement à ce que l’on peut voir dans les films, il est donc très rare qu’une personne souffrant d’amnésie ne se souvienne plus de son nom ou de qui elle est.
L’identité demeure malgré les défaillances de la mémoire
Ainsi, lors de dégâts touchant l’hippocampe, L’individu peut perdre alors le souvenir de moments de vie vécus avec ses proches ou des informations le concernant mais il ne perd pas pour autant toute "son identité". Il se souvient de qui il est. Notre identité semble assez résistante aux dégâts de l’hippocampe et aux pertes de mémoire qui en découlent.
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Interview de la Dre. Claire Bindschaedler (Uniscope)
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