Helpline 0800 256 256

«En principe, toutes les formes d’art conviennent.»

Une lésion cérébrale change beaucoup de choses. L’art aide la personne cérébrolésée à s’exprimer différemment. Birgit Hohnecker, psychologue, spécialiste en neuropsychologie, neuropsychologue clinique et psychothérapeute, anime des cours de photographie pour personnes cérébrolésées.

Une lésion cérébrale change beaucoup de choses. L’art aide la personne cérébrolésée à s’exprimer différemment. Birgit Hohnecker, psychologue, spécialiste en neuropsychologie,…

 

Birgit Hohnecker, comment l’art peut-il aider les personnes cérébrolésées?

Souvent, les personnes cérébrolésées ne parviennent pas à trouver les mots pour décrire leur état, leur vécu, après une lésion cérébrale. Tant de choses ont changé, et parfois la personne ne se reconnaît plus. Il est difficile de mettre des mots sur ce ressenti, mais l’art aide la personne cérébrolésée à s’exprimer d’une autre façon. C’est un exutoire, une soupape qui lui permet de donner libre cours à ses sentiments.

Que se passe-t-il dans le cerveau lorsqu’on s’adonne à une activité artistique?

La créativité ne siège pas dans une région particulière du cerveau. Le processus de création suppose l’interaction de différentes structures cérébrales.

Quelles formes d’art conviennent particulièrement? Lesquelles sont moins adaptées?

Cela dépend de la personne. Le plus important est le plaisir ressenti pendant l’activité. Il faut éviter de ressentir une pression, de se sentir contraint de faire quoi que ce soit pour se prouver quelque chose à soi-même ou aux autres, car la frustration et le découragement ne sont pas loin.

L’activité artistique est-elle recommandée après tous les types de lésions cérébrales? Peut-elle être contre-productive selon les lésions cérébrales?

On peut s’adonner à une activité artistique après tous les types de lésions cérébrales. La personne doit juste choisir une activité qu’elle peut exercer. Une personne atteinte d’hémiplégie qui ne peut plus utiliser sa main dominante ne pourra pas dessiner de manière détaillée, mais elle pourra appliquer de la peinture sur une toile avec son autre main. Une personne ayant un trouble du langage ne parviendra peut-être pas à écrire des histoires, mais elle pourra s’exprimer par le biais de la photographie. Le processus de création est contre-productif s’il s’accompagne d’attentes qui ne peuvent être réalisées.

Vous animez des cours de photographie pour les personnes cérébrolésées. Qu’est-ce que la photographie leur apporte?

La photographie permet aux personnes cérébrolésées de s’exprimer et de montrer le monde qu’elles voient, sans fournir d’explications. Chacun·e présente son propre «point de vue». Souvent, le même motif se décline en une multitude d’images différentes et à la !n du cours, les participants regardent ensemble les photos prises. Cette mise en commun permet à chacun·e d’élargir son champ de vision et cela favorise la créativité.

Certaines personnes cérébrolésées aimeraient trouver une forme d’expression artistique, mais ne savent pas comment s’y prendre. Que peuventelles faire?

Pour commencer, le mieux est de se lancer et d’essayer. FRAGILE Suisse propose des cours qui durent un ou deux jours. Si le cours n’a pas plu, la personne saura que cette forme d’art ne lui convient pas. En revanche, si le cours lui a plu, elle aura peut-être trouvé un nouveau passe-temps qui lui réservera sans doute des surprises intéressantes.